S'évader par la lecture

 


            Toujours la lecture... s'évader grâce à elle... se passionner... faire une place à d'autres émotions, à des situations graves, humoristiques, rocambolesques, inattendues...
            Avec René FREGNI, vous ne serez pas déçus... il a vécu tant de vies difficiles et exaltantes... il a fait les "quatre cents coups", l'école buissonnière, mais aussi des ateliers d'écriture en milieu carcéral ou ailleurs... Il est devenu un auteur connu et reconnu avec de nombreux ouvrages aussi captivants les uns que les autres...
            Aujourd'hui je découvre l'une de ses dernières œuvres intitulée :

                               "Minuit dans la ville des songes" 

et en ai relevé ces passages :

« Je ramasse un mot, je le regarde, le flaire, le caresse, je le mets dans ma bouche comme un petit galet rouge ou vert de rivière, puis dans l’une des mille poches secrètes que je me suis inventées. Je voyage avec ce bourdonnement de mots qui ne pèse rien, ce nuage d’émotions. Chaque jour je marche, je parle avec tout ce qui bouge autour de moi et je ramasse des mots. Je ne possède que cette maison de mots »


Un peu plus loin, alors qu’il est emprisonné :

« Je tenais dans mes mains un petit livre de poche, dont le titre « Colline » me frappa par sa sobriété. Sur la couverture un homme, une poignée de chèvres, un chemin…

 J’ouvris le livre. Je trouvai les premiers mots très simples, les phrases brèves.

L’histoire commence dans les collines, sur les plateaux déserts des Basses-Alpes, où j’avais passé les plus beaux étés de mon enfance.


Je retrouvai le silence des villages, à trois heures de l’après-midi, sous la chaleur torride, l’odeur des pierres calcinées, celle du thym, très forte. On avançait dans un pays sauvage, inquiétant. Les Bastides Blanches étaient un hameau perdu à l’écart des routes. Dans ces trois maisons un vieillard délirait sur son lit… un chat noir traversait la place, une fontaine cessait de couler, un fou couvert de boue criait sur cette terre de lumière et de vent. Les cloches sonnaient quelque part, sous une brume de chaleur…

De temps en temps je relevais la tête, sur le mur, à un mètre de mes yeux, je ne voyais que ces ruines plus blanches que des os au milieu des collines. Je voyais le chat noir, la fontaine et j’entendais le vent siffler sur ces déserts.


Bientôt il n’y eut plus de murs autour de moi, j’étais sur ces chemins, dans ces hameaux abandonnés, je sentais la chaleur sur mes épaules et la lente infiltration de l’inquiétude…

Jamais je n’avais ressenti une chose pareille en lisant. Je regardais sur la couverture le nom de l’auteur « Jean GIONO » .

Par quel tour de magie cet homme m’emportait dans le Sud brûlant où j’avais grandi. Mon corps était traversé de bruits, d’odeurs, de silences, de souvenirs, d’émotions. »




 

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