Par tous les temps...



             Rentrant à la maison après 15 jours d'absence, il me vient à l'idée de vous faire partager les "Pensées en chemin" d'un médecin humaniste qui a choisi de se retrouver dans la peau d'un randonneur, en 2013, pour un périple de 1800 kms situé entre les Ardennes et le Pays Basque ... Le livre qu'il a tiré de cette expérience m'a tenu compagnie lorsqu'un soleil de plomb m'interdisait toute échappée vers l'extérieur ... Ses péripéties sont nombreuses, souvent humoristiques et je ne m'arrêterai qu'à certaines de celles-ci ! Il faut lire l'ouvrage pour  découvrir les régions traversées, dans leur histoire, la description des monuments, les aléas de la vie économique ... 

            L'auteur a écrit ce livre pour faire partager son amour de la nature, de la beauté, faire connaître les difficultés de la vie de nos belles régions, mais aussi parler de leurs atouts !

"- la forêt est riche en superbes concrétions rocheuses aux contours remarquables. Attiré par l'une d'entre elles, je m'approche, la contourne pour en admirer la structure tourmentée, bute sur une pierre, glisse et tombe. Sauve qui peut, mon poignet... Je ne peux éviter la chute... Je ne suis parti que depuis quelques heures, mon poignet est brisé, ma jambe gauche entamée, fichtre !"      page 43

"- Le marcheur au long cours a le privilège de connaître ces moments particuliers de bien-être où se dissipent soudain les soucis et les fatigues, où l'esprit recouvre du manteau des merveilles les spectacles perçus et les idées conçues. Il y suffit parfois d'un rayon de soleil qui réchauffe l'âme et le corps, d'une gorgée d'eau fraîche lorsqu'on est tenaillé par la soif, de la saveur des mets après l'épreuve d'une rude marche, de la rencontre de la beauté qui exalte..."     page 53

"- le chemin habituellement sec et rocailleux, vite craquelé, s'est transformé en une rivière au bon débit. Les rivières ont pris goût, à ce qu'il semble, aux infidélités saisonnières à leur lit conjugal et se vautrent avec indécence dans la couche des autres, celle des animaux d'élevage et des cultures céréalières..."      page 92



"... Le trajet qui me mène à Vézelay est de toute beauté... Le chemin est glissant, périlleux, encombré d'arbres couchés ; s'y maintenir debout est un défi... De fait, je m'étale...  J'aborde la colline inspirée et sa basilique par des petits chemins qui serpentent sous une pluie battante entre les pentes et les vallons d'un paysage accidenté... Ma première vision de l'ancienne abbatiale Sainte-Marie-Madeleine, depuis un point haut distant d'une demi-douzaine de kms, dans la brume et à travers la bruine qui a succédé aux trombes d'au, est saisissante, irréelle. Je m'arrête comme pétrifié. D'un coup je ne sens plus la pluie, ni le froid ni le vent ; j'oublie mes pieds qui glissent maintenant dans mes souliers dans lesquels la boue s'est infiltrée, la douleur qui persiste de ma chute, la lassitude qui se fait sentir. Je suis étreint par une émotion qui ne me quittera plus durant les deux jours que je passerai ici et qui se renouvelle chaque fois que j'y reviens..."          page 104

                                                                                                                         Axel KAHN


                                                                                                             

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