Un terrible suspense

 




         Ce roman démontre que si l'humanité est faite de progrès, elle est aussi faite d'instincts primitifs qui ne changeront jamais...

          La femme protège l'enfant et l'homme s'étourdit de violence : une violence qu'il veut transmettre à son fils car lui-même n'a jamais connu autre chose  !

          Un roman tout en tension où le lecteur est transporté au milieu  d'un monde déconcertant et cruel, là où  une famille lutte pour survivre dans un paysage hostile et pourtant magnifique !

          Certains passages sont si beaux ! Comme celui-ci sur l'arrivée du printemps :

" Le printemps survient affûté comme une lame.

" Un matin, ils découvrent la montagne embrasée par une lumière vibrante. L'air sent la terre poisseuse, le trèfle et les herbes lourdes de suc. Les pierres miroitent sous le soleil blanc, enchâssé dans un ciel d'un bleu très pur que l'astre dissout autour de lui.

" Partout s'élèvent des chants d'oiseaux, le crissement des bêtes invisibles retranchées dans ce qu'il reste d'ombre au creux des racines, au revers des feuilles persistantes, à l'entrée du dédale de terriers patiemment creusés ou âprement conquis, que dissimule au regard une tige ployée.

" Propulsée aux branches des arbres, la sève fait éclore par myriades les bourgeons dont les écailles chutent, infimes, silencieuses, révèlent la chair glauque des feuilles qui se déploient et constellent les ramures d'un vert intense.

" La forêt hostile et nue la veille encore, se pare de courbes vaporeuses, d'ombres pommelées, qui la font paraître moins redoutable. Sur l'étendue des prairies, les fleurs s'ouvrent avec leur multitude de nuances, de corolles ouvertes ; les insectes butineurs vrombissent furieusement de l'une à l'autre, ivres de nectar. Le vent souffle dans les rameaux des pins, soulève des nuées de pollen jaune qui emplissent le ciel et déferlent par bourrasques.

" Dans le secret des souches pourrissantes, des nymphes préparent leur transformation, partout se lève l'armée des êtres minuscules -foules grouillantes, rampantes, industrieuses - affairés à cette mystérieuse entreprise  qui les accapare jour et nuit."
Pages 111 et 112

      



Commentaires

  1. Des mots pour le dire : richesse de la langue française et belle imagination de l'auteur pour traduire cette éclosion printanière...

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