BLANC

 

Mis à jour le 24 octobre 2023

    A la sortie de l’ouvrage écrit par Sylvain TESSON « Sur les chemins noirs » je me suis plongée dans cette belle écriture en appréciant, une fois de plus, le talent d’écrivain de l’auteur !

    Cette semaine j’ai pu voir le film tiré du roman et n’ai pas été déçue, ni par l’acteur Jean DUJARDIN, ni par la transposition qui en a été faite.

    Aujourd’hui nous passons du noir au BLANC ! Un régal ce nouveau livre... Je vous le conseille fortement ! Personnellement sans cesse je le reprends pour m'imprégner de ces descriptions superbes. 


 « Avec mon ami le guide de haute montagne Daniel du LAC, je suis parti de Menton au bord de la Méditerranée, pour traverser les Alpes à ski, jusqu’à Trieste, en passant par l’Italie, la Suisse, l’Autriche et la Slovénie. De 2018 à 2021, à la fin de l’hiver nous nous élevions dans la neige. Le ciel était vierge, le monde sans contours, seul l’effort décomptait les jours. Je croyais m’aventurer dans la beauté, je me diluais dans une substance. Dans le blanc tout s’annule, espoirs et regrets. Pourquoi ai-je tant aimé errer dans la pureté ? »

4° de couverture


« Où va le blanc quand la neige a fondu ?… C’est dans ce mystère que nous avancions. Le Blanc unifiait le monde, désagrégeait le moi, anesthésiait l’angoisse, augmentait l’espace, évanouissait les heures. L’élément s’agrégeait à lui-même et dissolvait toute forme dans l’éclat implacable…

«  Au col de Chambeyron : une croix plantée dans l’affleurement. La croix avait quelques dizaines d’années, le calcaire 200 millions. Le monde est plus vieux que les récits des hommes… Où la montagne dévoilait sa faiblesse, nous passions La neige plâtrait la dentelle calcaire. Puis les nuages arrivèrent. Le vent arrachait des volutes en vaporisant les pentes. La montagne flambait blanc…

« Allions-nous vraiment vers un but ? Non, nous allions dans le blanc. Nous étions passagers de la substance. C’était un narcotique. Il procurait l’oubli, assurait l’hypnose. Et pour la première fois depuis toutes ces années où je courais les routes, je trouvais davantage de grâces dans le cheminement que dans la destination. C’était la leçon du blanc. Il nous convoyait. Il fallait se garder qu’il nous inhumât. »

BLANC

Sylvain TESSON




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