Au
milieu des mélèzes le soleil dansait en scintillant. Pour espérer
atteindre les premières cascades avant midi, nous avions décidé de
partir au lever du jour. Nous grimpions depuis deux heures et déjà
la chaleur printanière nous baignait dans une douce euphorie. Nous
étions alertes et enthousiastes à l’idée de découvrir ce parc
dont nous avions tant entendu parler.
Quand le restaurant d’altitude
nous apparût,
avec son enclos dans lequel deux
ours repus somnolaient, un « ouf »
de contentement m’échappa ! Nous
apercevions les panneaux balisés
un peu plus loin,
il suffisait donc, maintenant, de nous laisser guider…
Déjà quelques passerelles s’accrochaient
çà et là entre deux talus surplombant des ruisseaux qui brassaient
une eau claire et cristalline. Plus nous montions plus les
cascades se multipliaient tandis
que leur tintement joyeux s’amplifiait
dans une totale
improvisation créant une harmonie
vivifiante. Soudain
le sentier disparut au pied d’un pont traversant un lac aux calmes
eaux turquoise. Sous le miroitement du soleil, les truites
s’ébattaient, se poursuivaient, disparaissaient sous les algues
mouvantes. Le pont, en arceau, descendait vers une zone boisée et
marécageuse dont la traversée était protégée par un sol glissant
aux planches disjointes.
À
portée de main, une lourde corde
faisait office de rambarde. Puis
le terrain recommençait à grimper et, de nouveau, les passerelles
se faisaient suite,
agitées par le pas saccadé des randonneurs.
Souvent nous nous
arrêtions, admiratifs, levant les yeux vers les impressionnantes
chutes d’eau bouillonnante claironnant leur joie de vivre. Lorsque,
arrivés au dernier sommet, les
ultimes
notes des cascades devenant
murmures,
nous pûmes nous retourner pour embrasser d’un seul regard le
paysage traversé, dans notre silence émerveillé l’émotion était
tangible.
Je pensai alors à cette réflexion de Sacha GUITRY :
- »
Lorsque l’on vient d’entendre un morceau de Mozart le silence qui
suit est encore de lui ! »
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