L'Ondée ....

      Il faut se rendre à l'évidence ... Il pleut !

... et, goutte à goutte, le texte apparaît sous les nuages :





         C’est accroché à son bras que je partis en promenade … L’air était chaud et, logiquement,  je pensais lui servir d’ombrelle !...    


               Elle ne m’oubliait jamais, fière de ma silhouette élégante et de mes couleurs toniques ! D’ailleurs, elle en profitait toujours pour assortir le ton de sa robe à l’une de mes rayures satinées… Elle m’avait reçu en cadeau au début du printemps et j’avais fini par connaître ses amis autant que ses secrets et, lorsque l’on a seize ans et un joli minois, nombreux sont les secrets que l’on garde au fond du cœur … Elle savait que je ne la trahirais pas et je crois bien que je lui donnais une certaine assurance ce dont je me sentais très fier !



               Soudain, le vent se leva et le ciel fût moins bleu … Au loin un grondement sourd annonça l’orage ; un premier éclair déclencha une ondée brutale et je me retrouvai dans mon rôle premier : celui de parapluie ! Certes,  j’aimais la pluie et savais être efficace en pareil cas, pourtant je commençai à m’inquiéter lorsque les rafales se firent plus nombreuses … Carole avait beaucoup  de difficulté à me retenir ! J’avais beau tendre ma toile avec toute l’ardeur de la jeunesse, je n’arrivais plus à la protéger et sa robe devînt un voile dégoulinant lui collant au corps … Je la devinais furieuse de se retrouver en pareille situation à cause de mon manque de coopération,  mais étais loin de me douter de ce qu’elle mijotait sans aucun souci de l’intimité partagée jusqu’à ce jour :


 Tu es trop lourd et tu ne me sers plus à rien … le vent te retourne sans cesse, tu me fais marcher beaucoup trop vite et je vois bien que je ne puis plus compter sur ton aide … Tant pis pour toi !... »


               Avant que je ne comprenne son intention, je me retrouvai filant comme une fusée au-dessus du pâté de maisons … Lorsque, sans le vouloir, je me fixai au sommet d’une antenne, lorsque mes baleines déchiquetées mirent en lambeaux mon vêtement désormais terne et sale, je compris que l’amitié entre une jolie fille et un parapluie était impossible et acceptai ce fait avec ma philosophie habituelle. De toute façon, j’avais vécu ce que vivent mes congénères, juste le temps de quelques giboulées !...





                                                     
                                       



                             

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