Les clichés font l'histoire...
Article mis à jour le 29 juin 2023
Paul, un célibataire endurci, avait une
confiance aveugle en l’amitié indéfectible de Margot, la blonde
aux cheveux couleur de blés mûrs, aux yeux bleus comme un ciel
d’azur mais qui, malheureusement, était myope comme une taupe et
cela, Paul l’ignorait ! De ce fait il ne se rendait pas compte
qu’il allait droit dans le mur en roulant les mécaniques pour se
faire mousser auprès d’elle !
A la croisée des chemins son sang ne
fît qu’un tour et il sentit son cœur battre la chamade… En
effet, son œil de lynx découvrît sans peine, assise sur un rocher
ensoleillé, la fine fleur dont il rêvait, sa 8° merveille du
monde, sa Margot chérie ! La jeune fille semblait avoir pété
les plombs, son visage ruisselait de larmes et elle paraissait avoir
la peur au ventre en fixant un point pour lui invisible ! Paul
en aurait pleuré de joie, se disant qu’il n’arrivait pas comme
un cheveu sur la soupe et qu’elle ne pourrait l’envoyer paître !
Mal lui en prît car, ce qu’il n’avait
pas enregistré c’est que la belle ne l’avait pas reconnu et pour
cause ! Aussi, quand il s’approcha d’elle, Margot sursauta
et se mit à hurler si fort que Paul, médusé, et qui pensait faire
un tabac, sentit ses cheveux se dresser sur la tête en même temps
que son sang se glaçait dans ses veines ! Tous deux se
regardaient en chien de faïence jusqu’à ce que la jeune fille,
qui avait eu une peur bleue, lui fît signe de la laisser tranquille…
Elle n’avait vraiment rien à lui dire se sentant humiliée d’avoir
été surprise en situation grotesque et complètement sortie de
ses gonds !
Paul interloqué, ne comprenant pas les
méandres de l’esprit féminin, fît une tête d’enterrement et,
pensant que tout était perdu, se mît à trembler comme une feuille
craignant bien que cette réaction inattendue ne sonne le glas de
tous ses espoirs…
Il eût un mal de chien à admettre que
toute tentative d’explication serait mal venue et qu’il lui
fallait repartir en catimini laissant sa belle se refaire une beauté
pour ne pas perdre la face en descendant de son piédestal !
Ne voulant pas remuer le couteau dans la
plaie ni dire adieu à son oiseau rare il repartit tête basse en
croisant les doigts pour que Margot oublie cet intermède raté, car
elle restait sa coqueluche avant d’être son amie… Il ne voulait
surtout pas être mis au rancart où être traité par-dessus la
jambe ! Autant que faire se peut, il espérait une seconde
chance ne voulant pas baisser pavillon !
Elle resterait sa dulcinée et, dût-il
fumer la moquette, il souhaitait de tout son cœur amoureux la
prendre dans ses bras, que ce soit à Pâques ou à la Trinité. Il
avait plus d’un tour dans son sac et un jour, Margot serait à sa
merci ! Enfin il ne voulait pas vendre la peau de l’ours avant
de l’avoir tué, mais sans faire semblant de rien, la prochaine
rencontre n’aurait pas lieu pour des prunes !
Commentaires
Enregistrer un commentaire