La première fois ...


Article mis à jour le 4/8/2019

             Lorsque j’étais enfant j’étais beaucoup trop jeune pour apprécier la perfection de la nature… Je ne la voyais pas, accaparée par mon souci de maintenir la bonne harmonie dans la fratrie à laquelle j’appartenais  notre père étant décédé à l’aube de ses 40 ans!

                      Nous étions six enfants à la maison ! J’étais l’aînée et aimais seconder ma mère dans la mesure de mes moyens … La gestion de notre petite famille en même temps que le souci de son travail d’institutrice emplissait ses jours et ses nuits !

voir : https://gapiane.blogspot.com/2008/03/ma-tendre-enfance_05.html


Bien sûr, à ma sœur et moi incombaient les diverses tâches qu’elle nous confiait et que nous endossions sans rechigner…
– Donnez la main à vos frères sur le chemin de l’école …
– Surveillez-les un peu… vérifiez qu’ils n’aient pas oublié le cartable… le gilet…
– Faites attention aux voitures…
– Remontez chercher du pain à la boulangerie, etc. etc.
Nous avions donc l’œil sur ces 4 bambins turbulents et faisions de notre mieux pour nous faire respecter…
Pour nous tout cela était normal, nous étions fières de nos responsabilités et l’idée de passer des vacances hors de la maison ne nous effleurait même pas ! Les vacances c’était déjà pour cueillir les cerises, sarcler les carottes ou ramasser les châtaignes…

         Aussi mon esprit se souviendra toujours de cette première fois où nous sommes partis passer une semaine au bord de la mer !…



           D'abord, la nouvelle nous laissa sans voix ! Partir une semaine, mais c’était incroyable, inespéré… L’effervescence fût à son comble lorsque, pour couronner le tout, ma mère nous signala, avec un petit sourire, que la maison qu’elle avait louée se trouvait si près de la plage qu’il nous suffirait de descendre un petit escalier pour avoir les pieds dans le sable !

          Alors, lorsque en ce soir ce juillet, le dos courbé sous nos sacs, nous descendîmes du train nos yeux impatients cherchaient déjà cet océan inconnu pour nous si riche de surprises !

            La gare était tout près de la ville et la ville tout près de la mer ! Plan en mains, nous arrivâmes sans encombre devant notre maisonnette aux volets bleus.

           Je n’ai pas eu envie d’y entrer tout de suite… Il y avait mieux à découvrir en cet instant où le soleil se couchait à l’horizon : en effet, mon regard découvrait mon premier coucher de soleil sur la mer… Je m’en souviendrai toujours !

         Me laissant tomber sur le sable je n’avais pas les yeux assez grands pour admirer, au-delà des barques que balançaient les vagues le long de la digue, les couleurs flamboyantes que, petit à petit, la mer dévorait avant de les laisser glisser jusqu’à moi… Jamais je n’avais vu de spectacle aussi grandiose et mes 10 ans s’émerveillaient devant ce cadeau royal !



        

  La nuit descendait lentement couvrant de son ombre une succession de rochers sur lesquels l’eau clapotait… L’air était si doux ! Il sentait l’iode, les coquillages, la liberté des grands espaces…

          

Aquarelle


  Longtemps je restai là, pour une fois indifférente aux appels de mes frères, plongée dans un bien-être qui m’enveloppait tout entière !


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