Le rêve de Socrate


Acrylique


      Socrate rêvait. Il rêvait d’une douce visiteuse que ses acquis n’auraient pas surpris ! Il rêvait qu’elle s’asseyait à ses côtés, l’œil aux aguets, qu’elle était attentive et patiente et lui, philosophait !

   
   
Acrylique
     


      C’était une fillette craintive mais qui souriait et l’écoutait. Elle l’écoutait comme on écoute une musique… Il ne savait pas si elle le comprenait mais, silencieuse, elle le regardait… C’est donc pour elle que Socrate parlait ! Il parlait de la philosophie comme on parle d’un bien précieux que l’on protège parce que la philosophie, pour lui, était toute sa vie : c’était un enchantement, un questionnement incessant, qui vous prend la tête, vous fait quitter les réalités du moment et vous entraîne dans un monde inconnu, parfois inquiétant, parfois surprenant, toujours enivrant ! Et Socrate aimait cette sensation de quitter les affaires courantes pour voyager dans les éléments…





Acrylique
      



     


     Sa visiteuse ne faisait aucun bruit, elle paraissait sans souci et n’était là, devant lui, que pour lui ! Et chaque nuit Socrate faisait le même rêve, un rêve qui le comblait et le rassurait parce qu’il transmettait… Il transmettait son savoir, et même si elle interprétait mal ses explications, même si son imagination lui jouait des tours en l’entraînant vers d’autres « pourquoi », d’autres chimères, Socrate se disait qu’elle l’enchantait !

    
 Pourtant, il l’avouait, ce que lui trouvait extravagant, délirant, c’est que chaque nuit la visiteuse changeait !… Elle changeait de visage, ou de caraco ou de sabots ! Parfois elle se transformait en un être déconcertant, fugitif, évanescent, mais Socrate ne doutait pas de sa présence effective, un peu contemplative un peu déroutante !


Acrylique



      C’est pourquoi chaque soir, impatiemment, Socrate attendait la prochaine nuit pour d’autres moments aussi exaltants !





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