Une rencontre surprise...

      Un énorme sapin étendait ses branches au-dessus du tapis d’aiguilles et de feuilles mortes…

       Le terrain en pente était devenu glissant, gorgé de l’eau des dernières pluies et nous étions attentives à ne pas poser les pieds n’importe où !…

       Chaussées de bottes en caoutchouc, le ciré bien en place, nous avancions, le regard à l’affût d’une récolte que nous espérions fructueuse!

    Fièrement, Marina balançait son panier d’osier à bout de bras et nous imaginions déjà une fricassée fleurant bon la persillade.

     Soudain, au détour d’un étroit sentier traversant la pinède, je le vis !… Il était à l’arrêt, énorme et magnifique dans sa fourrure grise… Marina avait suivi mon regard et tous les trois, interloqués, nous nous guettions sans bouger d’un pouce… Puis, calmement, l’animal retroussa les narines, nous toisa une dernière fois et, vif comme l’éclair, fît volte-face avant de disparaître dans les fourrés…

- » J’aurais aimé qu’il reste encore un peu », dit Marina à voix basse… comme si elle craignait encore de le déranger !

     Mais le plissé laiteux d’un petit-gris attira mon attention et nos yeux revinrent vers le sol. Du bout de ma badine je soulevai les feuillages qui tenaient chaud à toute une famille de ces petits champignons qui allaient faire nos délices…

      Marina, du haut de ses cinq ans, souriait de toutes ses jolies quenottes en admirant notre cueillette :

- » Et, en plus, nous avons rencontré un lièvre », murmura-t-elle, ravie, le regard brillant et comblé !