Lorsque j’étais enfant j’étais
beaucoup trop jeune pour apprécier la perfection de la nature… Je
ne la voyais pas, accaparée par mon souci de maintenir la bonne
harmonie dans la fratrie à laquelle j’appartenais notre père
étant décédé à l’aube de ses 40 ans!
Nous
étions six enfants à la maison ! J’étais l’aînée
et aimais seconder ma mère dans la mesure de mes moyens … La
gestion de notre petite famille en même temps que le souci de son
travail d’institutrice emplissait ses jours et ses nuits !
voir : https://gapiane.blogspot.com/2008/03/ma-tendre-enfance_05.html
Bien
sûr, à ma sœur et moi incombaient les diverses tâches qu’elle
nous confiait et que nous endossions sans rechigner…
– Donnez
la main à vos frères sur le chemin de l’école …
– Surveillez-les
un peu… vérifiez qu’ils n’aient pas oublié le cartable… le
gilet…
– Faites
attention aux voitures…
– Remontez
chercher du pain à la boulangerie, etc. etc.
Nous
avions donc l’œil sur ces 4 bambins turbulents et faisions de
notre mieux pour nous faire respecter…
Pour
nous tout cela était normal, nous étions fières de nos
responsabilités et l’idée de passer des vacances hors de la
maison ne nous effleurait même pas ! Les vacances c’était
déjà pour cueillir les cerises, sarcler les carottes ou ramasser
les châtaignes…
Aussi
mon esprit se souviendra toujours de cette première fois où nous
sommes partis passer une semaine au bord de la mer !…
D'abord, la nouvelle nous laissa sans voix ! Partir une
semaine, mais c’était incroyable, inespéré… L’effervescence
fût à son comble lorsque, pour couronner le tout, ma mère nous
signala, avec un petit sourire, que la maison qu’elle avait louée
se trouvait si près de la plage qu’il nous suffirait de descendre
un petit escalier pour avoir les pieds dans le sable !
Alors,
lorsque en ce soir ce juillet, le dos courbé sous nos sacs, nous
descendîmes du train nos yeux impatients cherchaient déjà cet
océan inconnu pour nous si riche de surprises !
La
gare était tout près de la ville et la ville tout près de la mer !
Plan en mains, nous arrivâmes sans encombre devant notre maisonnette
aux volets
bleus.
Je
n’ai pas eu envie d’y entrer tout de suite… Il y avait mieux à
découvrir en cet instant où le soleil se couchait à l’horizon :
en effet, mon regard découvrait mon premier coucher de soleil sur la
mer… Je m’en souviendrai toujours !
Me
laissant tomber sur le sable je n’avais pas les yeux assez grands
pour admirer, au-delà des barques que balançaient les vagues le
long de la digue, les couleurs flamboyantes que, petit à petit, la
mer dévorait avant de les laisser glisser jusqu’à moi… Jamais
je n’avais vu de spectacle aussi grandiose et mes 10 ans
s’émerveillaient devant ce cadeau royal !
La
nuit descendait lentement couvrant de son ombre une succession de
rochers sur lesquels l’eau clapotait… L’air était si doux !
Il sentait l’iode, les coquillages, la liberté des grands espaces…
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Aquarelle |
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