Survivre






     Chacun de nous, je le pense, un jour ou l'autre, s'est senti captivé par la lecture d'un ouvrage un peu différent ... un livre que l'on lit d'une traite tellement l'attention ne se relâche pas une minute, grâce au sujet, à l'écriture, aux personnages attachants, aux situations délirantes ... à tout ce qui fait un bon roman !  C'est donc ce qui vient de m'arriver et je me sens obligée de vous en faire part ... C'est vraiment LE LIVRE qu'il faut absolument lire ... Allez vite le retenir  à la bibliothèque près de chez vous à moins que vous ne préfériez le conserver, ce qui n'aurait rien d'extraordinaire ...
      Étant donné l'intérêt qu'il suscite de la première à la dernière page, je vais simplement vous en donner quelques passages tirés au hasard ... à vous d'aller chercher l'histoire ...
" M'obliger à écrire me semble le seul moyen de ne pas perdre la raison. Je n'ai personne ici qui puisse réfléchir à ma place ou prendre soin de moi. Je suis seule et je dois essayer de survivre aux longs et sombres mois d'hiver..." page 11

"Interdite, j'allongeai la main et je sentis quelque chose de froid et de lisse : une résistance lisse et froide à un endroit où il ne pouvait n'y avoir rien d'autre que de l'air ..."  page 20
 
"Soudain, il me parût tout-à-fait impossible de survivre à cette radieuse journée de mai. En même temps, je comprenais que je devais lui survivre et qu'il n'y avait pas de fuite possible. Je devais garder tout mon calme et tout simplement la surmonter..."   page 35

"Je vis le taillis s'ouvrir et en sortir une vache vivante et mugissante suivie du chien au comble de l'excitation. Elle vînt aussitôt vers moi en mugissant de détresse. La pauvre bête n'avait pas été traite depuis deux jours ..." page 40

"Nous étions donc quatre, la vache, la chatte, Lynx et moi. Lynx m'était le plus proche car il n'était pas seulement mon chien mais aussi mon ami, mon unique ami dans un monde plein de labeur et de solitude..." page 65

" Mais je préfère revenir à ce deux juillet, où j'ai compris sans équivoque que ma vie dépendait du nombre d'allumettes qui me restaient..." page 96

"J'attendis la contraction suivante et tirai sur la corde, et le veau fût là, si subitement que je dus sauter en avant pour le recevoir sur mes genoux ... " page 180

"Pendant des heures, j'étudiai la croupe des montagnes et l'entrée des vallées qui s'étendaient devant moi, sans découvrir la moindre trace de vie humaine. Ou bien le mur traversait le massif ou bien il n'y avait que moi dans ce massif. Cette dernière supposition, assez improbable, n'était pas impossible ..." page 223

" Les choses arrivent tout simplement et, comme des millions d'hommes avant moi, je cherche à leur trouver un sens parce que mon orgueil ne veut pas admettre que le sens d'un évènement est tout entier dans cet évènement ..." page 297

" Je rejoignis l'alpage vers cinq heures. Je distinguais à peine la cabane quand Lynx dressa les oreilles et se précipita à travers la prairie en aboyant furieusement. Je ne l'avais jamais entendu aboyer avec tant de fureur et de haine. Je compris tout de suite que quelque chose de terrible venait d'arriver ..." page 340

Ah, j'allais oublier ...
   Il s'agit  de       " LE MUR INVISIBLE" de Marlen HAUSHOFER

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